Histoire de la capoeira

Genèse de la capoeira

Rugendas roda de capoeira

Capoeira par Augustus Earle, 1824.

Il est très difficile de décrire en détail la naissance de cet art martial puisqu’il est né dans la clandestinité et donc n’a laissé quasiment aucune trace (documents, écrits etc) pour raconter son histoire. Certains voient la capoeira comme totalement africaine car tout ce qui la constitue existe, ou aurait existé, sous une certaine forme en Afrique.

Il est possible que la capoeira ait été inspirée notamment des techniques de combat des armées du Royaume Kongo qui comprenait la République démocratique du Congo, le Congo-Brazzaville, l’Angola et le Gabon. Cet art de guerre à main nue était enseigné aux guerriers devant affronter les armées d’occupation et portait le nom de « NGO-LO » (en français, la force de la panthère, celle-ci étant le totem historique du peuple KONGO), selon la Société des Historiens du Congo-Brazzaville1.

D’autres pensent qu’elle est totalement brésilienne puisque née sur le territoire du Brésil bien qu’ayant pour créateurs des esclaves venant d’Afrique. Cependant la version la plus communément admise est qu’elle est inextricablement afro-brésilienne : pendant l’esclavage au Brésil dès le XVIe siècle, les portugais ont séparé et mélangé différentes tribus africaines pour diminuer les risques de révoltes, plusieurs populations se seraient retrouvées en contact et de ce regroupement hétéroclite serait née la première forme de capoeira, association de luttes et traditions africaines dans un contexte de société coloniale portugaise au Brésil.

La capoeira exprimerait une forme de rébellion contre la société esclavagiste, les premiers capoeiristes s’entrainaient à lutter en cachant leur art martial sous l’apparence d’un jeu ; ainsi quand les maîtres approchaient, le caractère martial était déguisé par la musique et les chants, le combat se transformant promptement en une sorte de danse en forme de jeu agile qui trompait leur méfiance et les empêchaient de voir le caractère belliqueux de la capoeira pensant qu’il ne s’agissait que d’une autre « brincadeira » d’esclave (jeu ou divertissement en portugais). Cette volonté de déguisement, de tromperie de la société coloniale a façonné la capoeira pour lui donner une coloration profondément ambivalente et brute que l’on retrouve toujours aujourd’hui, faisant de la capoeira une pratique se définissant entre manifestation culturelle (de par ses chants, sa musicalité et ses codes), lutte traditionnelle (ayants ses coups, ses prises) ou jeu d’apparence enfantin (mouvements acrobatique, malice).

La capoeira aurait été aussi conçue et pratiquée dans les « quilombos », refuges secrets d’esclaves en fuite créés dans des endroits peu accessibles dans le but d’échapper et résister à leurs tortionnaires. Le plus connu, « O Quilombo dos Palmares » a tenu plus d’un siècle et a fait l’objet de nombreux chants et son représentant le plus célèbre, « Zumbi Dos Palmares », est une des figures de la résistance des esclaves africains.

Finalement, la capoeira traduirait également une forme de langage corporel : les premiers esclaves parlant différentes langues et appartenant à différentes cultures l’auraient créé de manière fortuite ou infortuite comme un vecteur de communication inter-ethnique.

Ce sont les explications les plus souvent émises, de nombreux historiens ont cherché à expliquer les circonstances de la naissance de la capoeira mais il semble impossible de le faire d’une manière formelle et tangible.

Période post-coloniale

Rugendas roda de capoeira

Capoeira ou la danse de la Guerre par Johann Moritz Rugendas, 1835.

De mieux en mieux connue et définie au cours de l’histoire du Brésil, elle survivra jusqu’à l’indépendance du Brésil en 1822 et l’abolition (officielle) de l’esclavage en 1888 mais elle reste tout de même mal vue par l’autorité qui la considère comme dangereuse. Elle est utilisée notamment par des brigands et malfrats de tout genre, réunis en bandes rivales appelés « maltas de capoeira », la capoeira s’employait dans la rue où les « capoeiristas » ou « capoeiras » causaient des désordres car ils l’utilisèrent régulièrement pour régler leurs comptes dans des affrontements sanglants.Lors de la guerre du Paraguay, le Brésil envoya de nombreux esclaves et condamnés faire la guerre en échange de leur liberté et beaucoup de capoeiristes moururent sur le champ de bataille.

En 1890, le Brésil pour interdire le mouvement de la capoeira en expansion créa un délit punissant ceux qui se rendent coupable de « capoeiragem » : l’exercice de la capoeira. Quiconque était donc surpris à la pratiquer était emprisonné et pouvait être envoyé aux travaux forcés. Ainsi la capoeira est restée publiquement confidentielle pendant plusieurs décennies et ce statut fut intégrée dans ses « codes », les capoeiristes étaient anonymes et connus seulement par leur « apelido » (surnom), le choix des instruments se porta sur des instruments légers et transportables et le toque de la « cavalaria » ou cavalerie était joué pour avertir de l’arrivée des autorités et permettre aux capoeiristes de fuir.

Capoeira une histoire plusieurs versions

Première version
L'histoire de la capoeira

L’art de la capoeira est né à l’époque de l’esclavage, au Brésil, soit entre le XVIème et XVIIème siècle dans le milieu noirs africains (plus de 2 millions venus principalement d’Angola).

Après leur travail, les esclaves se rassemblaient en cercle pour chanter et exercer une danse (la danse du zèbre). Avec le temps cette danse s’est transformée en lutte. Pour dissimuler leur talent de guerrier, les esclaves cachaient les mouvements de combat à travers la musique et des mouvements pacifiques. La Capoeira était née.

Avec le temps, les fugitifs des plus en plus nombreux s’organisaient en communautés appellées des « Quilombos ». Chaque « Quilombo » possédait une armée et un roi. Le plus célèbre était le « Quilombo dos Palmares » dirigé par le roi Zumbi, celui-ci comptait environ 50 000 habitants. Au Brésil, la Capoeira était discriminée à cause de ses origines et prohibée pendant très longtemps (mais jamais détruite).

A la fin du XIXème siècle et au début du XXème siècle, deux personnalités vont changer l’histoire de la Capoeira au Brésil : Mestre Pastinha (Capoeira Angola) et Mestre Bimba (Capoeira Regional). Comparativement : la Capoeira Angola est traditionnelle et lente, la Capoeira Regional est contemporaine et dynamique. C’est comme une course de 10 kilomètres et une autre de 100 mètres qui nous aide à avoir de la résistence et de la force.

Deuxième version
L'histoire de la capoeira

L’art de la Capoeira est apparu à l’époque de l’esclavage au Brésil. La capoeira a grandit grâce aux esclaves noirs africains qui recherchaient une arme pour combattre leurs propriétaires. Ils ont créé la capoeira : lutte dansée avec des couteaux de bois ; utilisant aussi les mains, les pieds ,la tête, les coudes et l’intelligence.

Au Brésil, la capoeira a longtemps été discriminé qualifiée de lutte des noirs et des pauvres. A la fin de l’esclavage (fin XIX ème siècle) et avec l’entrée de la république dans le régime politique brésilien les capoeiristes ont été poursuivis par la société bourgeoise, qui imposait des lois interdisant cette pratique ! Plus tard au début du XXème siècle la capoeira a pris de la force et de jeunes « riches » commencèrent à la pratiquer. A cette époque deux maîtres (Mestre Bimba et Mestre Pastinha) se sont beaucoup battus pour le dévelopement de la capoeira au Brésil et ont ouvert les portes d’ une nouvelle ère pour cet art.

Actuellement la capoeira est un des sports qui évolu le plus dans le monde. Elle est pratiquée dans presque 160 pays. Au Brésil, la capoeira perd devant le football par rapport à la quantité de joueurs. La capoeira est actuellement un mode de vie pour beaucoup de brésiliens qui utilisent leur culture pour voyager dans le monde .

La vie d’un capoeiriste peut être longue car il peut la pratiquer toute sa vie. Pendant cette vie, elle peut nous apporter beaucoup de récompenses. Il suffit de croire en Dieu, avoir de la persévérance, être humble, être honnête, de travailler avec beaucoup d’ amour et ne jamais oublier sa famille, les élèves et les personnes qui nous ont fait atteindre nos objectifs.